Le pisé consiste à bâtir des murs en terre crue, que l'on dresse et compacte par blocs successifs entre deux panneaux de coffrage appelés « banches ». Cette technique millénaire s'adapte à toutes les formes architecturales, tant modernes que traditionnelles.
Pisé vient du vocable latin « pinsare » qui signifie battre, piler, tasser... Sa transposition dans la langue française a donné plusieurs formes d'orthographe : pisay, pisey, pisé.
Ce mode constructif se pratique partout dans le monde, pour tout type de bâtiment. En France, le bâti en pisé se rencontre de la Bretagne au Dauphiné en passant par la Beauce et le Massif Central.
Une composition tributaire du lieu d’extraction
Le pisé utilise des terres disponibles localement. La matière première provient généralement du site de construction. Elle ne requiert pas de transformation, sous peine de modifier ses propriétés basiques. Mais, toutes les terres ne conviennent pas. Pour offrir une bonne résistance mécanique, le pisé requiert des granulats de grosseurs variées et en proportions bien définies. La terre sélectionnée est faiblement argileuse, pour éviter la fissuration, et elle est exempte de fibres (contrairement à l'adobe). On va donc la chercher sous la couche végétale.
Le compactage réduit de moitié la couche de terre qui, une fois sèche, devient pratiquement aussi dure que de la pierre. Le coffrage est ensuite démonté et réinstallé pour former une nouvelle « levée » dans le prolongement de la précédente. L'élévation se déroule ainsi rang par rang, à joints décalés et obliques (meilleure tenue), jusqu'en haut du mur. Les ouvertures des fenêtres et des portes sont réservées à l'avancement. Un enduit de chaux et de sable est parfois appliqué sur les façades des maisons, plus rarement sur celles des bâtiments agricoles.
Le saviez-vous ?
Le pisé se caractérise par une forte inertie et une capacité à réguler l’hygrométrie. Des propriétés physiques qui concourent naturellement au confort thermique des habitations.